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lundi 14 octobre 2013

Rapport mondial sur le développement: Gérer les risques et les opportunités pour le développement

Le plus récent rapport mondial sur le développement de la Banque Mondiale met l’accent sur  les risques et leur gestion, de même que sur l’impact desdits risques sur les enjeux de développement. Reconnaissant que tous les risques comportent une dimension « opportunité », le rapport souligne qu’une mauvaise gestion peut entraîner une régression et mettre à néant des années de mesures progressives. Une autre conséquence de cette mauvaise gestion des risques est la menace qu’elle constitue sur les structures sociale et économique, à la base du progrès et du développement. Et dans la plupart des cas, ce sont les plus pauvres qui subissent le plus ces chocs exogènes.

La gestion des risques constitue un puissant levier pour le développement
La gestion du risque  est définie comme le processus par lequel une entité fait face à des risques, s’y prépare et établit des stratégies de contingence vis-à-vis de ses effets. Deux objectifs doivent être au centre de la gestion du risque selon le rapport :

  •  La résilience, la capacité des hommes, sociétés et pays à se remettre de ces chocs négatifs
  • Et la prospérité, découlant d’une gestion adroite de ces chocs en pavant des opportunités pour le développement

De même, les prérequis pour toute gestion de risque couronnée de succès sont l’acquisition de connaissances sur les dangers, l’établissement de mesure d’absorption et l’obtention d’assurances et de garanties.

De l’importance de se préparer aux risques et de saisir les opportunités



Selon ce rapport, les recherches montrent que les bénéfices d’une gestion des risques en amont sont supérieurs aux coûts engendrés par ne rien faire. La mauvaise gestion en outre entraine des crises. Ainsi, la famine en 2011-12 en Somalie a causé 258,000 vies malgré 11 mois d’alertes répétées; les opportunités d’une intervention ont été ratées par la communauté des bailleurs pour esquiver des contraintes sécuritaires et politiques.
Gérer des risques signifie en outre, faire l’état des lieux, analyser différents risques et prendre des mesures proactives pour réduire leur impact négatif. La définition des priorités est d’une grande importance dans les pays en développement, à cause des moyens limités dont ils disposent.  « Ainsi, un petit pays fréquemment sujet à des pluies torrentielles et exposé aux chocs financiers internationaux doit prioriser et décider combien sera dépensé pour la prévention des inondations et combien pour des mesures d’absorption contre la volatilité financière ».

La gestion des risques doit être systémique
Une autre dimension de la gestion des risques abordée dans ce risque est sa nature systémique à même de contrer les multiples effets des chocs exogènes. Différents paliers sociétaux et politiques doivent être impliqués dans ce processus (des ménages à la communauté internationale).

  • Au niveau des ménages, en mutualisant les ressources par la protection des membres, en particulier les plus vulnérables et leur permettant d'investir dans leur avenir.
  • Au niveau des communautés, par les réseaux informels de soutien et de protection en aidant les gens à composer avec les risques idiosyncratiques et la mise en commun des ressources pour faire face à des risques communs.
  • Au niveau des entreprises, par l’absorption des chocs et l’exploitation de la dimension « opportunité » du risque et in extenso, en contribuant à la stabilité de l’emploi, des revenus et par plus d’innovation et de productivité.
  • Les systèmes financiers à travers l’épargne, l’assurance et le crédit et par une bonne gestion des défis de son écosystème.
  • L'État  dispose des moyens pour gérer les risques systémiques aux niveaux national et régional, et de fournir un environnement favorable pour les autres paliers tout en apportant un soutien direct aux personnes vulnérables. La protection sociale (assurance et assistance), les biens publics (défense nationale, les infrastructures, la loi et l'ordre), et les politiques publiques (régulation, la gestion macro-économique) seront ses principaux médiums.
  • La communauté internationale, en facilitant la coordination des politiques et en appuyant les États dans la gestion des risques.


En conclusion, le rapport recommande l’intégration de la gestion des risques intégrée programmes de développement par les gouvernements à travers la création d’agences nationales de prévention des risques. La création d’une telle institution nécessitera un changement de politique (une évaluation coordonnée et systématique des risques aux niveaux national et international) pour des résultats optimaux. Le rapport reconnaît qu’un changement significatif dans la façon de faire pourrait être nécessaire à la mise en œuvre de cette recommandation. Cinq principes clés aux États sont ainsi recommandés en état dans la mise en place de cette dernière recommandation :
  • Les gouvernements ne devraient pas générer de l'incertitude ou de risques inutiles
  • Les gouvernements devraient fournir des mesures incitatives pour les personnes et les institutions afin qu’elles fassent leur propre planification/préparation, tout en évitant d'imposer des risques ou pertes sur les autres
  • Les gouvernements devraient maintenir une perspective à long terme pour la gestion des risques en construisant des mécanismes institutionnels qui transcendent les cycles politiques
  • Les gouvernements devraient promouvoir la flexibilité dans un cadre institutionnel clair et prévisible.Les gouvernements devraient protéger les plus vulnérables, tout en encourageant l'autonomie et la préservation de l’équilibre fiscal.

Le rapport est disponible sur ce lien


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