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vendredi 20 avril 2012

Intervention de Monsieur Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan

Mesdames et messieurs, 

J’ai le privilège et le plaisir de vous souhaiter la bienvenue au Maroc en espérant qu’en plus d’être studieux, votre séjour à Rabat sera aussi agréable que possible. En tout cas, soyez sûrs que nous ferons tout pour qu’il en soit ainsi. Je voudrais joindre à ce souhait de bienvenue l’expression de mes chaleureux remerciements au Centre de Développement et à la Direction des statistiques de l’OCDE, ainsi qu’à toutes les institutions internationales, régionales et nationales pour le temps et l’investissement intellectuel qu’ils ont consacrés à la préparation de cette rencontre et pour leur précieux apport à l’enrichissement de nos travaux.



Intervention de Monsieur Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan
Vous comprendrez que ces remerciements  s’adressent plus  particulièrement à Monsieur Mario Pezzini, directeur du Centre de développement  et à ses collaborateurs, ainsi qu’à Mme Martine Durand, directrice des statistiques de l’OCDE, auxquels je souhaite, au nom du Maroc et du Haut Commissariat au Plan, rendre un sincère hommage pour leur qualités personnelles de cœur et d’esprit et pour tout le profit que nous avons toujours tiré des recherches, études comparatives et synthèses des bonnes pratiques internationales élaborées par l’OCDE et notamment son centre de développement.

C’est à la qualité de nos rapports avec ce dernier que nous devons  aujourd’hui l’organisation dans notre pays de cette conférence africaine sur la mesure du bien être et du progrès des sociétés dans le cadre de la préparation du Forum Mondial sur les «statistiques, connaissances et politiques» qui aura lieu en octobre 2012 à New Delhi sous le thème «Le bien-être pour promouvoir le développement et la mise en place de politiques efficaces ».

Mesdames et messieurs,
Le Maroc, situé à la jonction des deux espaces atlantique et méditerranéen de l’Afrique, doit à ce continent l’une des dimensions fortes de son identité. Le Maroc  partage dans ce cadre avec les pays africains, l’origine et le métissage des populations, l’expérience historique des luttes de libération nationale et  des illusions panafricanistes, les difficultés de gestion des réalités post coloniales  et les tensions de la guerre froide, les dérives de l’endettement et les épreuves des ajustements structurels. Il partage aujourd’hui encore, avec l’Afrique, l’ardente  obligation de concilier une croissance économique forte et soutenable et une cohésion sociale durable.

Au cours des différentes séquences historiques que je viens de relater, quelques uns des pays de notre continent peuvent se prévaloir d’avoir réussi à consolider leur cohésion nationale, à accroitre leur potentiel de croissance et à engager des processus prometteurs de progrès social et de transition démocratique. Leurs expériences nous confortent dans la conviction que l’Afrique, avec la qualité des ressources naturelles et humaines dont elle dispose, doit constituer à l’avenir l’un des pôles régionaux de la croissance économique et du rayonnement culturel dans le monde. Ses modèles de développement n’en présentent pas moins aujourd’hui, de réelles fragilités structurelles malgré la relative amélioration de la croissance économique qu’ils ont réalisée au cours des dix dernières années. L’Afrique reste encore confrontée aux graves défis que constituent des taux élevés de la pauvreté et des inégalités sociales et territoriales, une multiplication des foyers de conflits, d’insécurité voire de guerres larvées et des effets éprouvants des changements climatiques sur les ressources naturelles et les conditions de vie des populations.

Elle prend aujourd’hui la mesure du décalage entre les promesses et les résultats des politiques de libéralisation et d’ouverture économiques non associées aux réformes de structure à caractère économique, sociétal et culturel qu’implique la compétitivité globale dans le contexte contraignant de la mondialisation.

Les changements que le monde est appelé à connaitre au cours de ce 21ème siècle sont de nature à rendre encore plus urgente pour nos pays l’obligation  d’accéder à cette compétitivité globale.

Mesdames et messieurs,
La crise économique de type systémique que connait aujourd’hui le système économique mondiale et dont les experts continuent encore à n’en cerner que passablement les prolongements et les effets, est en fait le révélateur de l’avènement d’un nouveau monde, aujourd’hui encore en gestation et qui, à moyen terme, donnera son identité spécifique au 21ème siècle.

La nouvelle géographie économique mondiale dont ce monde est porteur et dont nous observons aujourd’hui l’ébauche, reproduira fondamentalement, en les enrichissant, les mécanismes économiques de la mondialisation ainsi que les valeurs qui en constituent les fondements et qu’elle a su universaliser d’une manière irréversible.

Dans ce processus, les mutations que connaissent aujourd’hui les domaines de la recherche scientifique, des technologies, et des modes de production, d’échange et de consommation intègrent de plus en plus l’impératif de la durabilité de la croissance économique et de la cohésion sociale comme un déterminant fondamental de la compétitivité et des profits de demain.

Elles ouvrent aux capitaux publics et privés de nouvelles opportunités sectorielles, géographiques et sociales d’investissement où le souci des équilibres écologiques, de la durabilité des ressources et de la diversité des cultures n’exclut ni la compétitivité ni les profits.

Ces perspectives devraient requérir de nos pays la «mise en œuvre d'une nouvelle génération de réformes» à caractère structurel comme l’a préconisé Sa Majesté Le Roi Mohammed VI aux pays arabes en les invitant à se préparer aux défis de la compétitivité future de leurs économies  lors des dernières réunions annuelles des institutions financières arabes mixtes.

Ces perspectives peuvent aussi inspirer une plate forme de dialogue, d’échanges vertueux et productifs  avec les générations montantes sur un véritable projet de société conforme à cette exigence citoyenne d’une économie au service d’une plus grande justice sociale et d’une démocratie plus participative que ces générations ont  exprimé à travers le monde, avec une force et une détermination inédites.

Les pays qui n’auraient pas pris la mesure de ces mutations et su anticiper la nouvelle géographie économique mondiale du 21ème siècle risquent de n’avoir qu’une place marginale dans la cartographie, qui s’ébauche déjà sous nos yeux, de ses centres de gravité économiques, géostratégiques et politiques.

Au cœur de ces défis de la compétitivité future des économies, la cohésion sociale et le bien être,  dont les mesures statistiques feront l’objet de nos débats au cours de cette rencontre, prennent la dimension d’un véritable enjeu d’avenir.

Mesdames et  messieurs,
L’actualité du thème de notre conférence procède de cette forte portée sociétale qui marque aujourd’hui la nouvelle orientation de la statistique dans le monde. Dans ce cadre, la richesse d’un pays est évaluée avec une plus grande rigueur conceptuelle de sa durabilité, le progrès social par référence aux inégalités des revenus et du patrimoine alors que la notion de niveau de vie est étendue aux concepts plus larges du bien-être, de qualité de la vie mesurés autant par des indicateurs objectifs que par le ressenti des populations.

Cette conférence est invitée à s’enrichir de cette nouvelle vision de la statistique en capitalisant sur les approches qu’elle promeut à l’initiative d’institutions internationales, régionales ou nationales compétentes. Je voudrais, à cet égard, citer en particulier, les travaux réalisés dans ce domaine par l’OCDE en raison de leur rigueur conceptuelle et méthodologique et l’inspiration que nous y avons puisée  pour la conduite de certaines de nos propres enquêtes. Nous en sommes d’autant plus conscients au Haut commissariat au Plan que nous avons, il y a quelques années déjà, souscrit aux préconisations de l'OCDE dans ce domaine. Nous avons pu ainsi vérifier leur pertinence dans la conduite de nos travaux d’évaluation des performances économiques de notre pays et dans nos analyses et nos mesures des conditions de vie de nos citoyens.

Armés ainsi de la pratique de cette statistique citoyenne, nous avons réalisé deux grandes enquêtes. La première porte sur la mobilité sociale pour mesurer les déclinaisons objectives et subjectives de l’un des facteurs de la cohésion sociale et ce,  à partir d’une série pluriannuelle des résultats de notre enquête permanente sur l’emploi. Avec la deuxième, nous nous sommes proposés d’appréhender  par des indicateurs significatifs, l’idée que se font nos concitoyens du bien être, leur ressenti de sa réalité dans leur vie concrète et leur évaluation, sous cet angle, de leur degré de satisfaction de la vie.

Nous avons pu mesurer à cette occasion les difficultés de concevoir de telles enquêtes, de former l’encadrement chargé de leur réalisation sur le terrain et d’adapter la formulation des questions aux spécificités sociales et linguistiques locales de la population, ainsi que l’effort conceptuel et technique que l’exploitation des résultats a requis de la part de nos ingénieurs statisticiens.

Aussi, sommes-nous, me semble t-il,  en droit, au moment où se multiplient les publications d’indicateurs statistiques sur des questions aussi fondamentales, d’être vigilants sur leur fondement conceptuel, leur méthode de collecte de l’information et leur technique d’exploitation et d’interprétation des résultats publiés.

Je voudrais conclure, en exprimant mon espoir que la statistique institutionnelle parviendra, afin d’éviter tout risque de mercantilisation de sa discipline, à prendre en charge la production d'indicateurs aussi significatifs du progrès social et ce, en collaboration avec les organismes internationaux reconnus pour leur compétence dans ce domaine.

Puisse les travaux de cette conférence réussir à en faire une étape d'amorçage de ce processus en Afrique.
Avec cette espoir, permettez-moi de vous souhaiter de nouveau la bienvenue et un agréable séjour dans notre pays, de vous remercier de m'avoir écouté et de formuler mes vœux pour le plein succès de vos travaux. 

jeudi 19 avril 2012

Note Conceptuelle

Conférence africaine
La mesure du bien être et du progrès des sociétés

Note Conceptuelle


La conférence Africaine réunira près de 250 décideurs politiques régionaux, statisticiens, et universitaires pour réfléchir aux manières de mesurer le bien-être et le progrès des sociétés, d’améliorer la pertinence des mesures et des analyses de politiques publiques, et d’établir des cadres directeurs pour de futurs travaux.
La conférence est organisée par le Centre de développement et la Direction de la Statistique de l’OCDE et le Haut-commissariat au Plan du Maroc, avec la participation du Partenariat statistique au service du développement à l'aube du 21e siècle (PARIS21), la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies (CEA).


Contexte


La conférence africaine sur la « Mesure du bien-être et du progrès des sociétés » est le principal événement régional Africain, organisé en vue de la préparation du 4ème Forum Mondial de l’OCDE sur les « Statistiques, Connaissances et Politiques », qui se tiendra à New Delhi du 16 au 19 octobre 2012. Ce 4ème Forum portera sur « Le bien-être pour promouvoir le développement et la mise en place de politiques efficaces », et s’appuiera sur un ensemble d’initiatives régionales dans les pays développés, émergents et en développement :
Le Forum de 4 jours réunira environ 1,000 participant dont des agences gouvernementales, des responsables d'organismes de statistique, des universitaires et la société civile.
Cette conference fait partie d’une série de conférences régionales qui ont eu lieu en :
. Conférence Amérique latine: 11-13 mai 2011, Mexico City, Mexique (site web) ;
. Conférence Asie-Pacifique: 5-6 décembre 2011, Tokyo, Japon (site web) ;
. Conférence Afrique: 19-21 avril 2012, Rabat, Maroc ;
. Conférence Europe: 26-28 juin 2012, Paris, France (site web).

Objectifs


La conférence a pour objectifs 1) d'approfondir la réflexion engagée sur la manière de mesurer le bien-être et le progrès des sociétés 2), d’améliorer la pertinence des mesures et des analyses utilisées pour aborder les questions politiques déterminantes ainsi que les enjeux majeurs en matière de politiques publiques, 3)d’établir un cadre pour les travaux futurs et 4), de conduire à des résultats concrets, tels que la mise en place de cadres d’analyse pour de futurs travaux.

Programme


La conférence qui dure deux jours et demi commencera avec le discours d’ouverture d’une personnalité de la région suivie par une présentation de la statisticienne en chef de l'OCDE et le statisticien en chef de la Commission Économique des Nations Unies pour l'Afrique mettra en exergue les dernières initiatives régionales et internationales sur la mesure du bien-être et du progrès des sociétés.

Suivront ensuite trois séances thématiques :
. 1. Conditions matérielles
. 2. Qualité de vie
. 3. Développement durable et défis futurs
Chacune de ces séances thématiques se déroulera en trois étapes :
. Étape 1 (plénière) : aperçu général proposé fait par un invité spécial
. Étape 2 (sessions parallèles) : différents ateliers exploreront en profondeur des questions spécifiques ;
. Étape 3 (séance plénière) : chaque modérateur d'atelier fera un compte rendu sur les préoccupations, les idées et propositions formulées dans les ateliers parallèles. La session se terminera par une discussion générale et des conclusions tenues par le président de séance.
De plus, deux tables rondes de haut niveau aborderont les sujets suivants :
. Comment surmonter les difficultés rencontrées par les systèmes statistiques nationaux en Afrique? (Principaux agents de statistiques)
. Comment mieux utiliser les mesures du bien-être pour l’élaboration des politiques ? (Décideurs politiques)

La conférence se terminera par une session spéciale qui rappellera les conclusions générales et définira explicitement le programme de mesure, la définition des objectifs, l’établissement des repères et l’obtention des résultats concrets.

Résultats


Les conclusions de la conférence seront collectées par un groupe de rédaction désigné à l'avance. Ce groupe prendra note des discussions des ateliers, des propositions concrètes issues de la discussion générale et des conclusions des modérateurs de chaque session. Ces informations seront ensuite proposées comme étant les principales conclusions de la conférence au cours de la séance de clôture.
Le texte proposé sera accessible sur le site de la conférence, avec d’éventuels commentaires, jusqu'à la fin du mois de mai 2012. Par la suite, ce texte servira de contributions issues de la Conférence africaine lors du 4ème Forum mondial de l'OCDE qui se tiendra à New Delhi en octobre 2012. Présenté par le Haut-commissaire au Plan du Maroc et le Directeur du Centre de développement de l’OCDE lors du 4ème Forum Mondial de l’OCDE à Delhi, ce texte mettra essentiellement l'accent sur les conclusions opérationnelles, les engagements institutionnels et le suivi concret des actions.

Contacts


Centre de développement de l’OCDE
M. Papa-Amadou SARR
Conseiller, Coopération régionale – Afrique
papa-amadou.sarr@oecd.org
Tél. : +33 (0)1 45 24 83 64
Haut-commissariat au Plan du Maroc
Mr. Abderrahmane Haouach
Chef de cabinet du Haut-commissaire
hcpcabinet@gmail.com
Tél.: +212 (0)5 37 57 69 04