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lundi 5 août 2013

Service Delivery Indicators: Promouvoir l'efficacité en éducation et en santé

Ce blog, écrit par Ousmane Aly Diallo, fait partie du focus de Wikiprogress sur son réseau africain

Après des phases pilotes en Tanzanie et au Sénégal en 2010, la Banque Mondiale en partenariat avec la Banque Africaine de développement, le consortium de recherche économique africain, le  Kenya Institute for Public Policy Research and Analysis (KIPPRA) a lancé les  Service Delivery Initiative (SDI), ce 12 juillet. Cet index vise à déterminer l’état de la performance en santé et en éducation du Kenya et de voir à quel point les dépenses dans ces domaines se reflètent dans le développement humain des populations.

Un meilleur suivi des politiques avec des données fiables
Le manque de données fiables et la faiblesse  statistique ont été longtemps un problème pour établir avec précision les progrès dans le bien-être ainsi que l'impact des politiques gouvernementales dans plusieurs pays africains (lire la suite). Il en est de même pour les organisations internationales (voir les Stratégies Nationales de Développement de la Statistique de Paris21 comme un exemple de renforcement des capacités statistiques dans les pays en développement). Le SDI est destiné à aider les gouvernements à déterminer ce qui fonctionne bien dans leurs systèmes de santé et d'éducation national et, le cas échéant, les réajustements à faire et ce qui doit être repensé complètement et cela, par le biais  de sondages visant les professionnels de la santé et de l’éducation dans les pays-cibles.
Trois variables principales sont présentes dans les questionnaires thèses:
• Les compétences des professionnels de la santé et de l’éducation (Que savent-ils?);
• Leur investissement dans leur travail (Que font-ils?), Et
• La qualité de leur environnement de travail (Avec quoi travaillent-ils?)



Au Kenya, près de 5000 professionnels de la santé et de l'éducation dans 600 établissements ont été interrogés lors de la première enquête intégrale sur la qualité de l’éducation et de la santé SDI (voir ici). Les résultats montrent que les enseignants des écoles publiques et privées ont la même probabilité de travailler, mais ceux du secteur public restent moins de temsps en classe, pour dispenser leur enseignement (à hauteur de 50% de moins). Ceci est principalement dû au système scolaire public ayant 20 jours d'enseignement de moins par trimestre.
En outre, seulement 35% des enseignants ont montré une maîtrise de leurs sujets. Dans un contexte  de campagne pour l'éducation de base et la réalisation de la parité entre filles / garçons dans l'enseignement primaire, le faible taux montre qu’il y’a toujours des défis à relever dans ce domaine. Renforcer les compétences et la maîtrise des enseignants apparaît ainsi comme un élément aussi important que l’éducation des enfants.
Dans le secteur de la santé, plus de 29% des prestataires de santé étaient absents, et 80% de ces absences ont été signalées et sanctionnées. En outre, seulement 58% des prestataires de santé publics pouvaient diagnostiquer 4 maladies courantes sur 5 telles que la diarrhée avec déshydratation ou le paludisme avec anémie. En outre, les prestataires de santé ont utilisé moins de la moitié des procédures de traitement appropriées pour gérer les complications maternelles et néonatales. De même la disponibilité des médicaments pour les mères reste un défi (ici). Ce dernier résultat est particulièrement révélateur, car la santé maternelle est l'un des principaux enjeux en Afrique. Par conséquent, on est plus proches de le surmonter en identifiant où les principales défaillances se trouvent. Disposer de ces données à ce niveau de détail est l'une des principales contributions de cette initiative.

Développement humain et dépenses publiques.


“We cannot manage what we cannot measure. We count what we value”. Le soubassement des Service Delivery Indicators peut-être retracé à cette phrase. Bien qu'une partie importante de leur budget soit consacrée à l'éducation et la santé, les dépenses de nombre d’États africains n’ont pas toujours été en adéquation avec les demandes de leurs populations. La Banque mondiale estime que les gouvernements des pays en développement consacrent, en moyenne, un tiers de leurs budgets à l'éducation et à la santé (lire la suite). Dans un contexte de ralentissement économique et de demande croissante de transparence, évaluer les conditions des systèmes de santé et d’éducation, les compétences du personnel enseignant et de santé, dans quelle mesure ils sont équipés et comment ils peuvent être aidés est une étape vers le bien-être social des populations. Les écoles et les établissements de santé sont mal équipés en termes d'infrastructures (en particulier dans les zones rurales) et les compétences sont souvent en-deçà de la moyenne. En outre, dans les domaines de l'éducation et de la santé, vu les ressources investies et sa faible traduction en termes de développement humain, on ne peut que considérer le verre à moitié vide (voir la page 9 de ce document).

Le SDI est destiné à discerner les  causes de cet écart, de déterminer comment rendre les praticiens de la santé et des prestataires de services éducatifs plus performants, et d'établir des mesures correctives structurelles si le besoin s’impose.

Service Delivery Indicators et Open Data
L'une des principales contributions de cette initiative est la provision de données précises concernant la qualité des services d'éducation et de santé à la fois aux décideurs et aux citoyens. En outre, puisqu'il s'agit d'une initiative panafricaine, il contribuera à améliorer la qualité de ces services grâce à des comparaisons et de tirer parti de ce qui a été fait dans les pays où les performances sont meilleures. La standardisation des indicateurs permettant des comparaisons entre les États et les entités sous-nationales. Les régions où les performances sont faibles ayant de même de meilleures chances de voir la qualité des services en cours d'amélioration avec les Service Delivery Indicators.
Étant donné que les enquêtes sont destinées à être refait sur une base biennale, les progrès dans ce domaine peuvent être facilement vu et contrôlé.



La transparence des dépenses publiques et la responsabilisation des gouvernements envers leurs citoyens sont susceptibles d'être deux des externalités de cette initiative. La Banque africaine de développement a récemment lancé sa plate-forme Open Data pour l'Afrique, qui fournit des données utiles sur le bien-être et le développement des questions pour les 54 pays africains, tout en donnant la flexibilité et un levier pour l'utilisateur. Ces deux initiatives donnent une meilleure vue de ce qui doit être fait par les décideurs politiques et les citoyens, ainsi que par les ONG et les organisations internationales. Ce qui compte pour les citoyens et les moyens de favoriser leur bien-être sera encore plus évident avec cette initiative.



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