Avez-vous déjà vu un enfant qui s’accroche
aux habits de son père ou de sa mère, désirant un moment d’attention? Combien
de temps cela prend avant que l’autorité ne se rende compte de la présence de l’enfant?
Et combien de temps avant que cette figure, responsable du bien-être de l’enfant,
ne lui réponde « Oui, mon enfant, je t’écoute », si jamais elle le dit?
Si notre objectif est d’améliorer
les vies et le bien-être des enfants, alors il faudra d’abord se rendre compte
de leur présence et les inclure dans les efforts que nous faisons, pour leur
bien-être.
Écouter la jeunesse est le premier pas pour les impliquer davantage
Écoutons un extrait du discours de Malala Yousafzai à l'Assemblée générale des Nations-Unies
Tous les enfants ont une voix, et
il nous revient d’aller vers eux et de les écouter. La semaine dernière, la
jeunesse était présente à l’Assemblée générale des Nations Unies pour le « Malala
Day ». Cela représentait bien plus que la voix d’une jeune fille en
faveur de l’éducation. Les jeunes ont toujours milité pour plus de droits et
une meilleure considération depuis des siècles. La différence est que nous les
entendons aujourd’hui. Nous écoutons ce qu’ils ont à dire et nous magnifions
leurs efforts au niveau international, du moins de ceux qui ont accès à cette
tribune. Il est nécessaire d’améliorer notre capacité d’écoute afin de
recueillir les échos qui ne parviennent pas à nous.
Impliquer la jeunesse dans les processus de décision politique est la
seconde étape.
Cela fait des années qu’on dit qu’impliquer
la jeunesse dans les processus de décision politique est un facteur important
pour générer un progrès durable. Agenda 21, un plan d’action
exhaustif pour le développement durable au 21e siècle décline
clairement que 30% de la population mondiale est de la jeunesse. L’implication
de cette catégorie dans l’environnement, dans la prise de décision et dans l’implémentation
des programmes est nécessaire pour le succès à long terme d’Agenda 21 [[1]](“youth
comprise nearly 30 per cent of the world's population. The involvement of today's youth in environment
and development decision-making and in the implementation of programmes is
critical to the long-term success of Agenda 21” [[2]]). Cet organisme soutient qu’au-delà de
leur contribution intellectuelle et de leur capacité à mobiliser autour de ce
projet, les enfants et les jeunes apportent des perspectives uniques qui
doivent être prises en compte. Ce rapport et ces points ont été soulignés, il y’a
plus de 20 ans.
Au mois de juin, Wikichild a
organisé une discussion en ligne intitulée, Comment
mesurer le bien-être des enfants dans le cadre des priorités de développement?
Plusieurs participants ont mentionné la nécessité d’impliquer les jeunes sur la
manière de mesurer leur bien-être, et même de mettre « faire entendre sa
voix » comme un indicateur.
La discussion a été lancée lors du trentenaire
de HBSC où a été abordée la participation de la jeunesse, présente lors de
l’évènement. Le Commissaire Écossais pour les Enfants et les Jeunes a présenté
les « 7 Règles d’or pour la participation » (voyez les diapositives
ci-dessous).
Durant le même évènement, des jeunes du Canada, de l’Écosse,
de l’Irlande et de l’Angleterre ont présenté une vidéo détaillant leurs
participations dans les processus de prise de décision. Le public, qui
comprenait des experts du domaine bien-être infantile, avait de nombreuses
questions sur comment la jeunesse pouvait être mieux assistée par leurs écoles,
leurs parents, les agences sur la jeunesse, et par leur communauté durant leur
phase adolescente. Ces très riches échanges peuvent être résumés ainsi : aidez-nous, ayez confiance en nous et
demandez-nous.
Voici une contribution formulée lors de la discussion en
ligne de Wikichild
“We need to ask young people
in a more systematic and constructive way. They need to be involved in the
development and the implementation of well-being measures.”
- HBSC
Event Participant
La troisième étape
consiste à impliquer la jeunesse dans le processus d’implémentation des décisions.
Partager les responsabilités avec la jeunesse dans le
processus d’application des politiques est la dernière étape de leur
participation. Un rapport de « Youth Visioning for Island Living (YVIL) »
soutient que les jeunes, quoique dynamiques et innovateurs, ne disposent pas
des compétences et des instruments pour mettre en œuvre leurs idées[3].
Il faudrait alors les accompagner dans le processus d’acquisition de ces
compétences et instruments. Atteindre ce stade demandera du temps, de la
formation et des investissements, mais le jeu en vaut la chandelle.
Ces trois stades doivent être atteints, en même temps que
nous recueillons les avis des jeunes afin de continuer à améliorer les moyens
par lesquels ils peuvent participer à la prise de décision et à l’implémentation
des programmes.
Mais avant tout…. Allez-y les jeunes, nous sommes à votre écoute.
Melinda
George
Wikichild
co-ordinator
[1] Agenda
21 a été établi suite à la la conference des Nations-Unies sur l’Environnement
et le Développement (UNCED) qui s’est tenue à Rio de Janeiro, Brésil en 1992.
[2] Chapitre 25 de la Section III
d’Agenda 21 intitulée “Children & Youth in Sustainable Development”
[3] Supporting Youth in the
Implementation of Sustainable Development Activities (following the review of
the SIDS programme of action, Mauritius 2005), initiative de l’Organisation des
Nations-Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO).
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